Source: Le Figaro
Le groupe fusionne sa filiale Vivendi Games avec Activision. Une opération qui valorise l’ensemble à 18,9 milliards de dollars.
Tandis que les ventes de jeux vidéo battent leur plein à l’approche de Noël, les éditeurs fourbissent leurs armes pour se tailler la part du lion sur ce très rentable marché. Le géant français du divertissement, Vivendi, a ainsi annoncé hier la prise de contrôle de l’américain Activision, qu’il va fusionner avec sa filiale Vivendi Games. L’opération donne naissance à une nouvelle société, Activision Blizzard, numéro un mondial des jeux vidéo, avec un chiffre d’affaires attendu de 3,8 milliards de dollars, juste devant Electronics Arts qui devrait atteindre 3,7 milliards.Surtout le nouvel ensemble aura une croissance nettement plus importante, puisque le taux de croissance d’Activision avoisine les 50 % et celui de Vivendi Games est proche de 30 %.
«Nous avons repéré depuis longtemps qu’Activision était le partenaire de rêve pour Vivendi Games. Les discussions ont été engagées depuis le mois de janvier mais il a fallu du temps pour conclure cette opération», explique Jean-Bernard Lévy, président de Vivendi.
En effet, les deux ensembles sont très complémentaires. Activision est puissant en Amérique du Nord et sur les jeux pour consoles, avec des hits sur toutes les consoles de dernière génération comme la PS3, la Wii et la Xbox 360. De son côté, Vivendi Games est très bien positionné en Europe et surtout en Asie. Sa très forte croissance est tirée par les jeux en ligne massivement multijoueurs World of Warcraft développé par sa filiale Blizzard. Avec 9,3 millions d’abonnés, « Blizzard est extrêmement rentable puisqu’elle devrait dégager cette année 520 millions de dollars de bénéfice » , indique Jean-Bernard Lévy.
En revanche, Vivendi Games n’a pas encore percé dans les jeux sur console avec sa filiale Sierra. « Dans ce domaine, nous sommes en phase d’investissement et nous perdrons cette année 160 millions de dollars sur les jeux pour consoles. Nous nous appuierons sur Activision pour rentabiliser nos investissements » , poursuit-il. La nouvelle entité devrait tirer la moitié de ses revenus de l’Amérique du Nord, un quart d’Europe et un autre quart de l’Asie.
Avec cette opération, le jeu vidéo, qui était jusqu’alors le benjamin du groupe Vivendi, devient une activité au même titre que la musique ou la télévision. Or, dans le domaine du divertissement, le jeu vidéo est l’activité qui affiche le plus fort taux de croissance. Désormais, Vivendi dispose de deux filiales, ayant un rang de numéro un mondial : Universal Music dans la musique et Activision Blizzard dans les jeux vidéo.
Dans cette opération, Vivendi apporte dans la corbeille de mariage Vivendi Games valorisé 8,1 milliards de dollars, et 1,7 milliard de dollars en numéraire. Une offre publique d’achat sera ensuite lancée sur la moitié des titres Activision. Au terme de l’opération, Vivendi contrôlera entre 52 % et 68 % de la nouvelle société Activision Blizzard. Avec 6 administrateurs sur 11, Vivendi aura clairement le contrôle du nouvel ensemble.